• Etat des lieux actuel

En France, le secteur du bâtiment (résidentiel & tertiaire réunis) représente 44% de la consommation d’énergie finale (source Ministère de la Transition écologique). Concernant son impact carbone, 17% des émissions de Gaz à effet de serre (GES) en 2019 étaient dues au bâtiment (source Haut Conseil pour le Climat HCC)

  • Objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC)

Cette feuille de route a été introduite en 2015 dans la Loi de transition énergétique pour la croissance verte. Elle fixe le cap de la France pour lutter contre le réchauffement climatique. Pour cela elle définit, secteur par secteur, les grandes orientations et la trajectoire de réduction des émissions de GES d’ici 2050.

Des budgets carbones sont associés à chaque période de temps: 2019-2023, 2024-2028, 2029-2033.

Ainsi, pour la période 2019-2023, le 2e budget carbone prévoit dans le secteur du bâtiment une baisse de 3,5Mt éqCO2/an. Contre -1,9 Mt éqCO2/an sur la dernière période écoulée (2015-2018). L’ambition est forte, cela revient presque à doubler l’effort de réduction pour les bâtiments.

Un objectif en ligne avec le décret tertiaire pour les bâtiments de + de 1000m2 (bureaux, commerces, enseignement, hôpitaux, musées…).

Pour rappel, ce décret prévoit -40% de consommation énergétiques finales d’ici 2030, -50% d’ici 2040 et -60% d’ici 2050. Le tout par rapport à une année de référence postérieure à 2010.

  • Quels leviers d’actions ?

Ces dernières années, les bâtiments ont déjà réduit leur consommation énergétique, comme le montre ce graphique du HCC ci-dessus. Cela devrait se poursuivre notamment sur le poste de chauffage : une baisse tendancielle due à la moindre intensité carbone des énergies de chauffage utilisées. Avec par exemple l’interdiction des chaudières au fioul dans le neuf depuis le 1er juillet, d’ici un an pour l’ancien.

Alors pour être encore plus efficace au niveau énergétique, le HCC souligne dans son rapport 2021 l’importance de la sobriété des usages. Cela passe par l’information et la sensibilisation des occupants :

-d’abord la sobriété dans la consommation des services énergétiques (température de chauffage et de climatisation modérées)

-ensuite bonne utilisation des équipements à disposition

-enfin entretien régulier du bâtiment

Autant de bonnes pratiques, qui peuvent représenter jusqu’à 13,5% d’économies d’énergie (chiffres de l’Observatoire de l’immobilier durable OID).

Notre article pour en savoir plus sur le rôle des occupants dans l’efficacité énergétique des bâtiments

Nos solutions pour former les occupants de vos bâtiments aux écogestes

  • Ambition BBC

Ensuite en misant en parallèle, sur du management énergétique on peut obtenir 30% supplémentaires de baisse selon l’OID. Cela passe par des réglages techniques (ex gestion centrale du bâtiment de type GTB, rétro-commissionning).

Engagement aux bonnes pratiques de sobriété et système de management énergétique permettraient donc de réaliser la moitié environ de l’effort.

En plus, il est possible aussi de favoriser la production d’énergie du bâtiment en installant par exemple une centrale solaire sur le toit. Ou encore en récupérant la chaleur émise par une installation de type data-centers.

Enfin, le dernier levier reste la rénovation thermique complète.  Dans une étude publiée en janvier dernier, l’ADEME recommande de réaliser cette rénovation en un nombre d’étapes limitées. Objectif que celle-ci soit la plus performante possible. Le rapport souligne la nécessité d’une approche globale pour définir les bouquets de travaux pertinents. Au-delà de 2 étapes de travaux, l’ambition d’atteindre le niveau BBC (basse consommation soit 50KWh/m2/an) est compromise.